La Blaise – Blesis – ou Blasia – prend naissance dans le grand étang de Dampierre-sous-Blévy dont la superficie est d’une trentaine d’hectares.
Cet étang, très grand pour notre région dont les bords sont très élevés à certains endroits, reçoit une grande masse d’eau des petits ravins environnants. De plus, il est continuellement entretenu par une « fontaine » abondante nommée GORD, qui est située à sa droite. Il est aussi alimenté, en temps de pluie, par les ruisseaux de Tardais et de Saint-Cyr. Chose curieuse, le mouvement uniforme de ces deux ruisseaux et leur disparition dans la vallée de Louvilliers, font penser que leurs eaux, en coulant sous terre, se réunissent dans la dite fontaine du GORD et en font partie.
Au pied de la chaussée de l’étang de Dampierre, se trouvaient les forges de Bois-Ballu, plus connues sous le nom de Dampierre – nom de la commune où elles étaient situées.
Immédiatement au-dessous de ces forges, le ruisseau qui en sort prend le nom de rivière de Blaise.
L’origine de se nom pourrait venir du mot saxon Blase ou Bloese qui signifiait flambeau de bois ou de métal, ou encore torche ; au XIX° « toblaze », en anglais signifiait brûler, pour un feu contant (comme celui des forges par exemple).
La Blaise passe ensuite dans le parc de Maillebois, à la sortie duquel elle reçoit les eaux d’un « gros » ruisseau ou petite rivière le ou la Saint-Martin de Lezeau dont la source se trouve dans l’ancienne commune de ce nom – puis elle arrose les terres de la vallée de Blévy, Saint-Ange-et-Torcay, Fontaine les Ribouts, Saulnières, Crécy-Couvé, Aunay-sous-Crécy, Tréon, Garnay et Vernouillet, là, elle se divise en deux bras : celui de gauche, en allant vers l’aval, prend le nom de ruisseau de la Commune, son bras droit, plus important, conserve le nom de Blaise. Ce bras, lui-même, aux portes de Dreux, se subdivise en trois nouveaux bras.
Celui de droite devient le Bleyras ; il tourne autour de Dreux et va rejoindre l’Eure au hameau des « Meaux » ou Osmeaux. Celui du milieu, dénommé la rivière des Teinturiers – à cause de la corporation qui était installée sur ses berges – suit une ligne droite, puis rejoint le bras de gauche à l’entrée de la vieille ville. Ce dernier conserve le nom de rivière Blaise ; il traverse le quartier Saint-Martin, et après avoir récupéré les eaux de la Commune, il se jette dans l’Eure par deux embouchures situées sur la commune de Chérisy et le hameau de Fermaincourt.
Longue de 49 kms, orientée du Sud-Ouest vers le Nord-Est, la Blaise prend sa source à une altitude de 269m avant de se jeter dans l’Eure à une altitude de 74m.
Le débit moyen de 1,96 m3/s.
Les premières traces d’aménagement du cours d’eau sont à mettre en relation avec l’implantation des moulins, dont l’utilisation précoce liée à l’industrie métallurgique ou à la meunerie remonterait au 11° siècle.
Le lit de la rivière est doté de gros pavés.
A Tréon on dénombre trois sites industriels prenant la Blaise comme force de manœuvre :
- le moulin (actuel cabinet médical) était une passementerie ;
- dans le Val de Blaise – le moulin de foulon servait à battre les draps ou la laine tissée
- et à Fortisle, le moulin aurait été une fonderie avant de devenir un moulin à blé.