Histoire de Tréon

Tréon, qui était une ancienne seigneurie, portait avant 1080 le nom de bourg « Treionis vicus ». Cette commune fut en effet un village gallo-romain d’importance, situé entre la rivière la Blaise et la route reliant Paris au Mans.

Sur les cartulaires au cours des siècles, on trouve Tréon désigné sous les noms de Trehio, Traho, Treionium, Trium, Trahon, Trolon. Tous ces noms pourraient avoir une même origine, trahum, qui désignerait le tribut, l’impôt, que les Romains levaient sur les provinces conquises. Au Moyen-Âge, Tréon et trahum signifiaient encore impôt et toutes redevances dues au seigneur.

Après l’époque Gallo-romaine, nous arrivons au temps des mérovingiens où la vie monastique prend une grande ampleur. C’est l’époque où vint s’établir à Tréon un prieuré conventuel qui fit la prospérité du village. Mais en 1077, un incendie ravagea le monastère. En 1134, l’église, construite en bois, est brûlée de nouveau : on ne la rebâtit pas, soit par manque d’argent, soit au contraire pour la reconstruire plus tard, en pierre et de plus grande dimension.

Tréon fait alors partie de la seigneurie du Vidame de Chartres. Le diocèse de Chartres, le plus étendu du royaume, comprenait : Beauce, Dunois, Vendômois, Drouais, jusqu’à Mantes, le Perche et le Thymerais. Jusqu’au XIIII° siècle, les seigneurs de Tréon prêtèrent foi, hommage, aveu et dénombrement à l’évèque de Chartres.


Quelques dates et faits

 

Au Moyen-Age, il n’y avait qu’un seul four dans le village, pour cuire le pain des habitants. Il appartenait au seigneur et pour l’utiliser il fallait payer des impôts : les banalités.

1610 : Le 6 mai il gela très fort et il tomba une telle quantité de neige que le 24 juin on en voyait encore.

1628 à 1631 : Epidémie de peste qui fait des ravages dans la population.

1716 : Le château de Fortisle existe encore.

1739 : Une forte grêle en juin ravage vignobles et récoltes de céréales. Deux hivers rigoureux augmentent la misère générale.

1775 : Le Duc de Penthièvre vend la seigneurie à Madame de Montmorency. Elle afferme notamment un auditoire, grange et halle de Tréon, château de Fortisle, ferme de Bitréau, ferme de Fortisle, moulin à bled (blé) de Fortisle et le moulin à fouler le drap.

1787 : La saison est déplorable, la pluie fait pourrir les blés. Le village est sujet à de multiples inondations. Madame de Montmorency décide de faire construire des digues sur la Blaise afin de protéger les terres. Cette même année le curé du village demande la construction d’un pont au dessus de la digue du ravin (fausse rivière) afin de relier l’église à ses paroissiens.

1788 : La construction du pont est accordée. Cette année là les habitants n’avaient pu aller à la messe ni de minuit ni de Pâques compte tenu que le ravin était plein d’eau.

1796 : Une grêle effroyable détruit tous les blés sur pieds. Il s’ensuit une famine et du chômage.

1826 : Le 10 août, une crue d’eau considérable est causée par des orages multiples. Toute la vallée de la Blaise est inondée.

1832 : Une épidémie de choléra sévit à Tréon et entraîne une douzaine de décès.

1856 : Découverte d’un trésor au pied d’un chêne, dans un bois de Tréon (des pièces d’or et d’argent à l’effigie de François II, Charles IV, Henri III, Henri IV furent trouvées, il possible que ce soit le reste d’un butin de guerre enfoui, au moment de la bataille de Dreux).

1857 : À cette époque, il existe une tuilerie qui fabrique annuellement 500 000 briques, tuiles, et pavés pour le département. La matière première est extraite dans la commune

1866 : Lors de fouilles effectuées par la commune au lieu-dit la Croix du Friche, afin de mettre de niveau la route et le sol du carrefour, on découvrit plusieurs tombes.

1870 : Lors de la guerre franco-prussienne, la région, qui n’avait pas vu de bataille depuis les guerres de religion, se trouve à nouveau ravagée. Après la défaite de la France, 3 000 Prussiens passent à Tréon, et des cuirassiers de Magdebourg perquisitionnent dans chaque maison.

Le 17 novembre 1870, eut lieu, le combat de Tréon où fut engagé le 63e régiment provisoire composé de la garde nationale mobile d’Eure et Loir.

1874 : Le percepteur de Tréon est arrêté avec son fils pour faux en écriture publique. Ils avaient contrefait la signature de gens de Tréon et Aunay qui ne savaient pas signer.

Le 30 décembre, des loups se montrent au village ; le jour de Noël, l’un d’eux est venu rôder sous les fenêtres de l’école, un autre est allé dans la cour du garde-champêtre à Aunay, pour manger un jeune chien.

1875 : Le 18 janvier, c’est la mobilisation des chevaux. L’été a été sec et coupé de gros orages.

1876 : Grande manœuvre au mois d’août. Tréon loge un régiment, 14 000 hommes défilent dans les rues du village.

1879 : Fin novembre, il y a déjà 30 centimètres de neige à Tréon. Il fait −18°C en décembre pendant une semaine. Beaucoup sont victimes de ce froid rigoureux. Un tragique incendie se déclare à la ferme Barbot, toutes les maisons à toit de chaumes sont menacées.

1881 : Inondation due à la Blaise, les digues, moins bien entretenues, laissaient passer l’eau.

1900 : Le 2 septembre a lieu la bénédiction du nouveau cimetière.

1905 : Tréon compte désormais 492 habitants (au XIIIe siècle il y a 140 paroissiens. En 1816, il y a 159 habitants, et 617 en 1864).

1939 : Le maire lance un appel pour que chaque famille de Tréon aide les réfugiés : “Certaines communes du département ont fait l’effort d’héberger plus de 2.000 réfugiés espagnols. La commune de Tréon ne peut pas et ne doit pas rester indifférente à ce devoir d’humanité. Chaque habitant, chaque famille, ayant souffert de la guerre, se fera un devoir d’apporter à ces malheureuses et innocentes victimes une aide, si modeste soit-elle. Les dons en nature surtout ou en argent, seront reçus à la mairie qui les fera parvenir aussitôt. D’avance merci ! Le maire, Gautier.

En août 1944, des Allemands traversant le village se sont réfugiés dans les bois pendant une brève apparition de chasseurs alliés, abandonnant plusieurs voitures chargées. Le soir, ils viennent chez le maire, demandant impérativement chevaux et conducteurs. Ils sont nerveux, ils ont leurs armes à la main, prêts à tirer. Ils menacent même de faire sauter le village, l’atmosphère est lourde de menaces, toutes les portes sont closes. Lucien Pollet comprenant la danger, malgré sa qualité de maire, accepte d’être conducteur et sacrifie ses chevaux. Son exemple est suivi par quelques cultivateurs, le convoi se forme. Tréon est sauvé.

1968 : Le village compte 551 habitants.

1975 : Le village compte 631 habitants.

1982 : Le village compte 898 habitants.

1990 : Le village compte 1179 habitants.

1999 : Le village compte 1255 habitants.

2008 : Le village compte 1333 habitants.

2013 : Le village compte 1365 habitants.


Tréon compte plusieurs hameaux :

Bitréau

Ferme située à 2 km au sud-est de la commune était une dépendance du prieuré de Tréon. Dans les anciens titres de propriété on le trouve sous les noms de BLETEREL, BITHEREL, BITEREL, BUTEREAU.

La ferme a été donnée aux religieux par Pierre de Saulnières. Robert Comte de Dreux confirme cette donation par une charte le 22 mars 1203.

Solférino (ferme)

Fortisle

Hameau important sur la Blaise. Au Moyen-Age un château fort  s’élevait sur un ilôt enfermé entre deux bras de la Blaise, d’où son nom FORT-ISLE.

D’après des actes notariés concernant Fortisle, on se rend compte que la fonte de minerai était pratiquée à Tréon (lieu dit Fouasse, qui est un résidu de fonte). Aujourd’hui il existe toujours sur la commune le chemin de la fonte.