Marthe et Paul COCHE dirigeaient le préventorium « La santé de l’enfance » situé au château de Beaurouvre, à Blandainville (Eure-et-Loir).
Industriel et ancien prisonnier de la Guerre de 1914-1918, Paul COCHE et son épouse Marthe défendaient des idées d’égalité sociale qui les amenèrent à ouvrir l’établissement pour accueillir des enfants parisiens qui avaient besoin de grand air et d’une bonne nourriture, envoyés par la Fédération Mutualiste de la Seine, une caisse d’assurance sociale regroupant divers organismes d’entraide.
Henri et André HERSCOVICI, 11 et 9 ans, deux frères d’origine juive, y avaient été envoyés pour y passer les grandes vacances de l’année 1942.
Samuel et Rose HERSCOVICI habitaient avec leurs enfants 182, rue de Charenton dans le 12ème arrondissement de Paris. Samuel HERSCOVICI s’était engagé dans l’armée française en 1940 puis avait choisi la clandestinité.
Après quelques semaines au préventorium, une voisine, Madame ROBY, informe les deux garçons que leur maman, Rose née Wasserman le 1er janvier 1905 à Tiszalok (Hongrie), et leurs deux petites sœurs, Georgette, née le 18 février 1938 à Paris, et Claudine, née le 28 décembre 1940 à Paris, ont été arrêtées et les avertissant de ne pas rentrer chez eux.
Rose, 37 ans, Georgette, 4 ans, et Claudine, 2 ans, seront déportées sans retour de Drancy à Auschwitz le 25 septembre 1942 par le convoi n° 37.
Marthe et Paul COCHE décidèrent alors de garder les deux garçons et les hébergèrent jusqu’à la Libération.
Avec eux étaient aussi cachés une quinzaine d’autres enfants juifs ainsi qu’une surveillante juive, Lily KAMINSKI.
Leur fille, Paulette COCHE, 20 ans, s’occupait du secrétariat de l’établissement et se souvient que ses parents cachaient en plus des réfractaires du STO. Ils avaient aussi adopté un petit orphelin espagnol abandonné au cours de la Guerre d’Espagne. Les enfants du préventorium ne manquaient pas de nourriture, fournie par l’exploitation agricole du château et les fermes avoisinantes, le tout complété par des tickets d’alimentation attribués par la Préfecture de Chartres. Les petits juifs ne subirent aucune discrimination et furent traités comme les autres pensionnaires, grâce à la générosité et l’humanisme de leurs directeurs qui leur sauvèrent la vie.
Le 5 mai 2003, Yad Vashem a décerné à Marthe et Paul COCHE le titre de Juste des Nations.
Marthe COCHE à résidée à la fin de sa vie chez son fils à Tréon.
Elle décède le 27 août 1972 et repose au cimetière communal.